Devoir de mémoire : 9 collégiens se sont rendus à Auschwitz le 29 novembre
La Mairie de Francheville a proposé à notre collège, d’emmener neuf élèves à Auschwitz et Birkenau et un accompagnateur, ce qui a fait naitre un projet qui s’articule en trois temps. Puisqu’on ne se rend pas à Auschwitz sans préparation, et afin que les lieux visités entrent en résonance avec des connaissances, nous avons entrepris depuis le 29 septembre de faire travailler les élèves participants, une heure par semaine en plus de leur emploi du temps, pour que sur place ils puissent saisir toute la dimension des sites sur lesquels ils allaient se rendre, et donner du sens à ce qu’ils allaient découvrir.
En complément du programme de leurs cours d’histoire, nous avons abordé avec eux, au travers de textes historiques, de témoignages et d’œuvres littéraires et artistiques, les notions suivantes : l’idéologie nazie avec son cadre juridique (lois et ordonnances), l’histoire des camps d’Auschwitz et Birkenau, la vie dans les ghettos, les conditions d’arrestation et de déportation et le quotidien des déportés et la déshumanisation qu’ils ont subie, pour essayer d’appréhender cet univers concentrationnaire « effrayant », « indéchiffrable », « conforme à aucun modèle » où « l’ennemi était autour mais aussi dedans », comme le dit Primo Levi.
La matinée du 29 novembre a été consacrée à la visite du camp de concentration d’Auschwitz, qui abrite aujourd’hui un musée consacré aux deux camps. L’après-midi, ce fut la découverte de Birkenau, camp de concentration et camp de mise à mort qui frappe par son immensité. Sur place, les élèves se sont comportés de manière exemplaire. Leur motivation, leur impatience mêlée d’appréhension leur a permis de vivre pleinement cette journée du 29 novembre. Ils se sont montrés dignes, respectueux des lieux autant que des personnes qui ont organisé et encadré cette journée singulière. Cette expérience est marquante et forte. Elle fait déjà émerger chez nos élèves de nouveaux questionnements où l’on distingue une approche différente et consciente de cette sombre page de l’Histoire.
En voyant les lieux les élèves ont « pris conscience », ce qu’ils savaient est devenu tangible et s’est incarné au travers de leurs sensations et émotions. Ils ont dit spontanément qu’il est impossible de comprendre mais qu’il faut connaître, ce que Primo Levi a exprimé lui-même ainsi : « Dans la haine nazie, il n’y a rien de rationnel. Nous ne pouvons pas la comprendre, mais nous devons comprendre d’où elle est issue et nous tenir sur nos gardes. Si la comprendre est impossible, la connaitre est nécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer. »
La troisième étape de notre projet commence : les conditions d’extermination, les victimes et la notion de génocide, le retour pour ceux qui ont survécu, les procès, le travail de mémoire sont quelques thématiques pour les prochaines séances avant de trouver la forme que prendra la restitution que nous souhaitons présenter aux classes de 3è et à la Mairie, qui a permis ce voyage et que nous remercions.
Merci aussi à nos élèves pour leur investissement.
Madame Triganon, professeure d’Histoire-Géographie et Mme Dollé, professeure de Lettres